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Et qu’au lieu de me plaindre, implorant ton pardon,
Ma dernière pefnsée était encor ton nom ?
Mais au loin ces regrets, quand le repos m’appelle !
Et vous, que j’ai quittés, pour mieux m’occuper d’elle,
Mes amis (s’il est vrai que j’aie eu des amis),
Quand vous saurez mes os sous la pierre endormis,
De mes pas insensés ne cherchez point la place ;
Si de ma lyre en deuil vous trouvez quelque trace,
Amis, effacez-la… Pourquoi rediriez-vous
Quelques chants dédaignés, que j’ai faits à genoux ?
Je n’eusse que pour elle osé tenter la gloire,
Mes vœux auraient borné le monde à sa mémoire ;
J’aurais cherché l’éclat pour qu’elle en pût jouir,
Car je n’avais d’orgueil que pour l’énorgueillir.
Connu d’elle, le monde aurait pu me connaître ;
Mais je quitte aujourd’hui cette lice, où peut-être,
Aidé de ses regards, mon courage eût vaincu :
Le monde c’était elle, et je n’ai pas vécu.