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Eh bien ! j’irai cacher, sous les plis du linceuil,
Tous mes revers d’espoir, tous mes songes d’orgueil ;
Je m’inquiète peu de ce concert futile,
Qui suit notre dépouille à son dernier asyle ;
La Renommée expire aux portes du tombeau :
Le seul cri de l’Amour y réveille un écho,
Et sa voix, consolant une ombre encor fidèle,
Comme un dernier baiser, vient frémir auprès d’elle ;
Mais nul écho pour moi ne sera réveillé,
Et j’occupe d’avance un cercueil oublié.
Oh ! c’est assez souffrir, traîner, sans me défendre,
Le poids si lourd d’un cœur, qu’on n’a pas su comprendre.
Bientôt, je le prévois, je ne souffrirai plus,
Et de ce cœur brisé les battements confus
S’engourdiront enfin sous le froid de ma couche.
Toi, dont le nom chéri tremble au bord de ma bouche,
Que je n’invoque pas de peur de t’apcuser ? /,
Daigneras-tu savoir où j’irai reposer :,
Savoir que loin de toi mes regards, sans courage,
Cherchaient à s’appuyer sur ton errante image,