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Cette fleur, ce ruisseau, ce riant paysage,
Ont pour toute beauté l’ombre de ton image :
Comme si ton regard y laissait sa vertu,
Un objet qui me plaît, je crois que tu l’as vu :
Un nom seul dans les airs incessamment soupire,
C’est le tien, dans les airs c’est lui que je respire,
C’est un tourment’de plus qui vient me dévorer,
Et qu’en voulant maudire il faut idolâtrer ;
Jamais des’passions la fiévreuse insomnie
N’a d’un joug plus cruel fatigué le génie.
Tu m’accables pourtant d’un doute injurieux :
Tu ne senstdonc jamais mes regards sur tes yeux ?
Ah ! s’il n’est pas trompeur, ce doute est illusoire :
Oui, tu sens que je t’aime, en refusant d’y croire,
Oui, tu sens dans ton cœur retentir les serments,
Que de mon cœur ému te font les battements :
Oui, tu sens que ta voix fait palpiter la mienne,
Et que ma main frissonne au toucher de la tienne ;
Tu sais que je te fuis en ne cherchant que toi,
Et que je t’appartiens sans que tu sois à moi ;