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A, sans les fatiguer, supplié ses genoux !
Que de fois de ses yeux, dont je crains le courroux,
J’ai vu l’humide éclat, s’enflammant de ma flamme,
Venir confidemmelnt se mêler à mon âme !
Que je l’entends de fois dans un mol entretien,
Doutant de mon amour pour m’assurer du sien,
Prétendre que jamais je n’ai brûlé pour elle ;
Pour avertir mon cœur que la sienne est fidèle,
Accuser ma mémoire, et jurer qu’un seul jour
Pourrait, en son absence, effacer mon amour !
Faut-il donc que jamais le bienfait d’un sourire
De cet enchantement n’ait prolongé l’empire !
Hélas ! moi qui me plains, j’affaiblis son pouvoir ;
Pour mieux le dissiper je m’en vais la revoir.
Quand je la trouve seule, et la sens moins sévère,
Je crois que je redoute un aveu que j’espère :
Cette félicité dont je ne puis, jouir,
Je voudrais tour-à-tour l’amener ou la fuir.
Comme un être accablé, qui combat son génie,
Et n’en subit pas moins toute la tyrannie,