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Du mal qu’elle m’a fait, ne jamais l’avertir !
Sans doute quand du monde on est prêt à sortir,
Quand le sang, réfroidi dans nos veines muettes,
Echappe sans répondre à ces mains inquiètes,
Qui consultent la vie au toucher des douleurs,
Sans doute qu’il est doux d’emporter quelques pleurs ;
Mais moi, je veux mourir, sans être pleuré d’elle,
Mourir, sans espçrer sa mémoire fidèle.
Soit qu’elle en aime un autre, ou n’aime point cncor,
Celle pour qui l’on meurt plaint toujours notre sort :
Mais moi, je ne veux pas que son âme affligée
De ses jeux, un insiant, soit par moi dérangée ;
Laissons-lui le bonheur d’ignorer mes secrets.
Qu’elle soupçonne, hélas ! jusques sous mes cyprès>
Qu’une autre a de ma vie éclipsé la lumière ;
Qu’elle doute de moi jusques sur ma poussière,
Que rien à mon tombeau ne la puisse lier^
Qu’elle me méconnaisse, afin de m’oublier.
Une larme pourtant..... non, non, qu’elle m’oublie !
Dans un dernier adieu, c’est moi qui l’en supplie.