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Les héraults ont du camp fait tomber les barrières ;
L’amour commence alors ses secrètes prières,
Et d’un regard perçant reconnaît ses couleurs,
Les mots que le Blason sème en un champ de pleurs,
Et les chiffres unis, comme le sont les âmes.
Honneur et gloire aux preux, amour et gloire aux dames :
Et la charge commence, on se mêle ; soudain
A chaque spectateur cachant son paladin,
S’élève dans les airs un nuage de poudre ;
On entend le combat, comme on entend la foudre
Gronder, pendant la nuit, sous la voûte des cieux.
Le nuage s’abaisse, hélas ! et bien des yeux
Découvrent, dû Tournoi se retirant sans gloire,
Celui dont leurs regards espéraient la victoire.
Déjà vingt chevaliers ont vidé les arcous,
Ont brisé leur haubert, perdu leurs, écussons.
Sur l’arène sanglante on voit partout jonchées
Ou voler en flocons les plumes arrachées ;
On aurait dit-souvent qu’il neigeait au soleil.
Un chevalier couvert du plus sombre appareil,