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gorgent l’un l’autre, si tu ne leur demandes aucune expiation, et si tu ne les regardes point avec colère, je dis que tu poursuis Orestès sans droit. En effet, pour le premier crime tu es pleine d’indulgence ; et, pour celui-ci, je te vois enflammée de colère ! Mais la divine Pallas jugera l’une et l’autre cause.

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Jamais je ne lâcherai cet homme !

APOLLÔN.

Poursuis-le donc et accrois tes fatigues.

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Cesse d’outrager mes honneurs par tes paroles.

APOLLÔN.

Je n’en voudrais pas, si tu me les offrais.

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.

Certes, les tiens sont plus grands et tu t’assieds près du thrône de Zeus. Pour moi, — car le sang versé d’une mère demande vengeance, — je poursuivrai cet homme comme ferait une chasseresse !

APOLLÔN.

Et moi, je défendrai et protégerai mon suppliant, car