Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.




LES PRÊTRES D’ISHTAR-AUX-LIONS




Règne sur Ninoua, voluptueuse et souple,
Toi, l’Amante éternelle, ô formidable Ishtar !
Que Shin-Akhé-Irib, comme un géant, découple
Les Rois des Nations attelés à ton char.

Pour la fille de Shin, chantez, ô courtisanes !
Voici les lourds guerriers qui reviennent du Sud,
Et, sous les arcs béants, en longues caravanes,
Les dépouilles de Kem et les thrésors de Lud.
Que les muscles des Forts s’enlacent à vos nuques,
Et furieusement, dans un sauvage accord,
Rythmant de vos baisers la plainte des sambuques,
Ouvrez, sur les parvis où veillent les eunuques,
Vos bras blancs et vos robes d’or.