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Ô Roi ! dans tes palais le ciseau perpétue
Par le basalte et les porphyres éclatants,
Ton image qui frappe et ton regard qui tue,
Et tes coursiers, cabrés dans un souffle d’autans.

Sur les pages de pierre où s’inscrivent tes fastes,
Dans les grands corridors en bois de Libanon,
Quand l’avenir, tremblant au seuil des salles vastes,
Asshour ! épellera tes gestes et ton nom,

Il te contemplera dans ta haute effigie,
Grave, vêtu des plis éternels du rocher,
Et, dans la nuit de fer par ses torches rougie,
Il croira voir ton ombre, effrayante, marcher.

Et, déroulant ton cycle et tes chasses de pierre,
Il se détournera de ta face, ô Tueur !
Craignant de voir encor passer sous ta paupière,
Des jours où tu vivais la terrible lueur.