Le strident tourbillon des venimeuses mouches
Étincelantes dans leurs corselets d’azur,
Ainsi, droits sous la mitre encerclant leur front dur,
Multipliant l’éclair du cimeterre courbe,
Les Cavaliers d’Asshour, qui poussent cette tourbe
De chair presque insensible et qui palpite encor,
Resplendissent dans leur cuirasse aux squammes d’or,
Et les chefs, étalant leurs amples robes peintes,
Avec leurs cils fardés et leurs paupières teintes
Et leurs cheveux lissés à l’huile de santal,
Semblent des baalim d’ivoire et de métal.
Et, dans ce fleuve épais mêlant ses longues lignes,
Les étalons cabrés montrent, comme des cygnes,
Leurs ventres, par l’éclair un moment embrasés,
Et leurs sabots battants sur les rangs écrasés,
Où des haillons de peau tournent avec les roues
Des chariots sculptés et hauts comme des proues.
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