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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— C’est lui qui s’occupe avec Mauléon des Bons de la Défense, du drame de la Bicoque… et de cette malheureuse Élise Masson qu’on a assassinée… »

Elle ne sourcilla pas et demanda :

« Comment est-il, ce Victor ?

— Plus petit que moi… sanglé dans son veston comme un écuyer de cirque… un œil qui vous déshabille des pieds à la tête… Celui-là est à craindre. Tandis que Mauléon… Tenez, il observe de notre côté. »

Mauléon, en effet, promenait ses yeux sur chaque personne. Il les arrêta sur la princesse, puis sur Victor, puis chercha plus loin.

C’était la fin de son inspection. Il s’éloigna.

La princesse soupira. Elle semblait à bout de forces.

« Et voilà ! dit Victor… Il s’imagine avoir rempli sa tâche et que nul n’a pu échapper à son coup d’œil d’aigle. Ah ! voyez-vous, Madame, s’il m’advient jamais de voler dans un Palace, je n’en bougerai pas. Comment voudriez-vous qu’on vînt me relancer à l’endroit même où j’aurais travaillé ?

— Cependant, Mauléon ?…

— Ce n’est peut-être pas le voleur de la cassette qu’il cherche aujourd’hui.

— Qui, alors ?

— Les gens de la Bicoque et de la rue de Vaugirard. Il ne songe qu’à cela. Toute la police ne songe qu’à cela. C’est une obsession chez eux. »

Elle avala un verre de liqueur et fuma une cigarette. Son pâle et magnifique visage reprenait son assurance. Mais comme Victor devinait, au fond d’elle, le tourbillon de ses pensées, et tout cet effroi qu’elle subissait comme une volupté maladive !