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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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TROISIÈME CHAPITRE

LA MAÎTRESSE DU BARON

I


Entre Garches et Paris, les vingt minutes du trajet furent silencieuses, et c’est peut-être ce silence, cette docilité, qui donnaient le plus de poids aux soupçons de Victor. La tranquillité du baron ne l’impressionnait plus depuis qu’il avait discerné son maquillage de la veille. Il l’observa : le rouge avait disparu. Mais toute la face aux joues creusées et au teint jaune, révélait une nuit d’insomnie et de fièvre.

« Quel quartier ? demanda Victor.

— La rue de Vaugirard, près du Luxembourg.

— Son nom ?

— Élise Masson. Elle était figurante aux Folies-Bergère, je l’ai recueillie, et elle est si reconnaissante de ce que j’ai fait pour elle ! Ses poumons sont malades.

— Elle vous a coûté beaucoup d’argent ?

— Pas trop. Elle est si simple ! Seulement, je travaille moins.

— De sorte que vous n’avez plus de quoi payer votre terme. »

Ils ne dirent plus rien. Victor songeait à la maîtresse du baron, et une ardente curiosité l’envahissait. Était-ce la femme du cinéma ? la meurtrière de la Bicoque ?