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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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fournit des renseignements déplorables. Faillite à Grenoble, histoires malpropres à Lyon, tout un lourd passé de fraudes et de tripotages…

Victor n’insista pas. Il entendit derrière lui la querelle qui se ranimait et la voix de la dame qui glapissait :

« Où étais-tu ?… Qu’est-ce que tu as fichu ?… Tais-toi, sale menteur ! »


En fin d’après-midi, Victor s’installa au café des Sports, et parcourut les journaux du soir qui ne relataient rien de spécial. Mais, plus tard, on lui amena un monsieur et une dame de Garches, qui arrivaient de Paris et qui assuraient avoir vu aux environs de la gare du Nord, le baron d’Autrey, dans un taxi, avec une jeune femme. Sur le siège, près du chauffeur, deux valises. Était-ce une certitude ? Victor savait mieux que personne combien ces sortes de témoignages sont sujets à caution.

« En tout cas, pensa-t-il, le dilemme est simple. Ou bien le baron s’est enfui en Belgique avec les Bons de la Défense… et avec une dame qui pourrait bien être la belle créature que j’ai revue dans l’encadrement de la fenêtre du père Lescot. Ou bien, il y a erreur, et il arrivera ici dans un instant par son train habituel. Et alors c’est que, malgré toutes les apparences, la piste est fausse. »

À la gare, Victor retrouva Vaillant près de la sortie des voyageurs.

Le train était signalé. On le vit bientôt qui débouchait au tournant. Une trentaine de voyageurs en descendirent.