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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Bressacq n’avait pas bougé.

Alexandra ne s’était pas approchée de lui.

Aucun regard entre eux. Deux étrangers.

Il s’écoula deux ou trois minutes. Victor écoutait.

Un bruit de moteur gronda. Une auto s’arrêta sur le boulevard, devant l’hôtel, et une seconde auto.

Alexandra s’agrippait au dossier du fauteuil et ses ongles griffaient l’étoffe. Elle était livide, maîtresse d’elle cependant.

Des voix retentirent au rez-de-chaussée. Puis, le silence.

Victor chuchota : « M. Gautier et ses agents ont pénétré dans les chambres. Ils délivrent les gardiens et le Grec. »

À ce moment, Antoine Bressacq trouva la force de se lever et de marcher jusqu’à Victor. Son visage était décomposé par la souffrance plus peut-être que par la peur. Il balbutia, en désignant Alexandra :

« Que va-t-elle devenir ?

— T’occupe pas de ça, ex-Lupin. Ce n’est plus ton affaire. Ne pense qu’à toi. Bressacq est un faux nom, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Le vrai, on peut le retrouver ?

— Impossible.

— Pas de crime ?

— Non. Sauf le coup de couteau à Beamish. Et encore rien n’atteste que ce soit moi.

— Des cambriolages ?

— Aucune preuve solide.

— Bref, quelques années de prison.

— Pas davantage.