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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

et, si cette femme est démolie par la vie, et qu’elle soit en quête d’émotions, qu’elle cherche quelque chose d’extraordinaire et d’impossible, alors on joue le rôle de Lupin, comme on peut, plutôt mal que bien, jusqu’au jour où les événements vous dégonflent et vous jettent par terre comme un mannequin. »

Elle murmura, rouge de honte :

« Oh ! est-ce possible ?… Vous êtes sûr ?…

— Tournez la tête vers lui, comme je vous en conjure depuis le début, et vous serez sûre, vous aussi… »

Elle ne tourna pas la tête. La réalité s’imposait à elle. Et c’est Victor qu’elle considérait de ses yeux ardents, comme si d’autres pensées, involontaires et confuses, l’envahissaient peu à peu.

« Allez-vous-en, dit-il. Les hommes de Bressacq doivent vous connaître et vous laisseront passer… Sinon, l’échelle est à ma portée…

— À quoi bon ! dit-elle. J’aime mieux attendre.

— Attendre quoi ? La police ?

— Tout m’est égal, dit-elle accablée. Cependant… une prière.

— Laquelle ?

— Les trois hommes, en bas, ce sont des brutes… Quand les agents arriveront, il pourrait y avoir une bataille… des victimes… Il ne faut pas… »

Victor observa Bressacq qui paraissait toujours souffrir, incapable d’un effort. Alors il ouvrit la porte, courut jusqu’au but du couloir, puis siffla. Un des trois hommes grimpa précipitamment.

« Décampez en vitesse… la police !… Et surtout, en vous en allant, laissez ouverte la grille du jardin. »

Puis il revint dans le bureau.