Page:Leblanc - Victor de la brigade mondaine, 1934.djvu/183

Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

cun passant attardé ne les gênerait. Puis, vivement, tandis que Victor et Alexandra faisaient le guet, Antoine Bressacq ouvrit le cadenas avec une fausse clef et entrebâilla l’un des battants.

Ils se glissèrent à l’intérieur.

Des branches les entouraient. Des ronces les égratignaient. Le sol était jonché de grosses pierres de démolition.

« L’échelle est le long du mur, à gauche », souffla Bressacq.

Ils y arrivèrent.

Elle était en deux tronçons qui s’ajoutaient l’un à l’autre par glissières, et ils firent ainsi une échelle interminable, légère, et consolidée par des cordes.

Puis ils la dressèrent, en enfonçant les deux pieds dans un tas de sable et de gravats. Et, quand elle fut toute droite, plantée dans le sol obscur, il la penchèrent par-dessus le mur qui séparait le terrain de la cour voisine, et, doucement, avec de grandes précautions, appuyèrent l’autre extrémité au deuxième étage de l’hôtel habité par le Grec Seriphos.

Sur cette face latérale de l’hôtel, aucune des fenêtres ne devait être illuminée sous leurs volets hermétiquement clos. À tâtons, Bressacq manœuvra l’échelle de manière que le faîte atteignît la glace sans tain dont on discernait confusément le petit rectangle.

« Je monte le premier, dit-il. Alexandra, dès que j’aurai disparu, vous monterez à votre tour. »

On vit son escalade rapide.

L’échelle tremblait, au point qu’on le devinait qui bondissait sur cette armature frêle.

« Le voilà tout au bout, chuchota Victor. Il va cou-