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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE

— Qu’est-ce qui vous intéresse, vous, dans l’affaire ?

— Deux hommes. Deux vrais hommes, ceux-là ; non pas comme un d’Autrey, ou un Géraume, ou comme le policier Mauléon. Non. Deux hommes d’aplomb, qui suivent leur chemin sans gaffe et sans esbrouffe, le chemin au bout duquel ils se rencontreront : Lupin et Victor.

— Lupin ?…

— C’est le grand maître, lui. La façon dont, après le coup manqué de Vaugirard, il a redressé sa partie en retrouvant les Bons de la Défense, est admirable. Chez Victor, même maîtrise, puisqu’il est parvenu, lui aussi, jusqu’à la cachette de l’auto. »

Elle articula :

« Croyez-vous que cet homme aura raison de Lupin ?

— Je le crois. Sincèrement, je le crois. J’ai déjà suivi, dans d’autres occasions, et à travers les journaux, ou par le récit de gens qui y furent mêlés, le travail de cet homme. Jamais Lupin n’a eu à se défendre contre ces sortes d’attaques ténébreuses, dissimulées, têtues, acharnées. Victor ne le lâchera pas.

— Ah ! vous croyez ?… murmura-t-elle.

— Oui. Il doit être plus avancé qu’on ne le suppose. Il doit être sur la piste.

— Le commissaire Mauléon aussi ?…

— Oui. La situation est mauvaise pour Lupin. On le prendra au piège. »

Elle demeura taciturne, les coudes sur les genoux. À la fin, essayant de sourire, elle chuchota :

« Ce serait dommage.

— Oui, dit-il, comme toutes les femmes, il vous captive. »

Elle dit, plus bas encore :