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VICTOR, DE LA BRIGADE MONDAINE
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Directeur, vivement frappé par l’explication de Victor, fit venir le chauffeur Nicolas.

« Conduisez-nous jusqu’à votre voiture. »

C’était un vieux coupé, défraichi, bossué, couvert de plaies et qui avait dû participer à la victoire de la Marne.

« Faut la mettre en marche ? dit le chauffeur Nicolas.

— Non, mon ami. »

Victor ouvrit une des portières, saisit le coussin de gauche, le retourna et l’examina.

Puis le coussin de droite.

En-dessous de ce coussin de droite, le long de la bordure de cuir, l’étoffe présentait quelque chose d’anormal sur une longueur d’environ dix centimètres. On voyait une reprise faite avec du fil plus noir que l’étoffe gris foncé, une reprise irrégulière, mais solide et à points très rapprochés.

« Nom d’un chien, mâchonna M. Gautier. En vérité, on dirait… »

Victor tira son canif, coupa les fils, et, franchement, élargit la fente.

Puis il glissa ses doigts dans le crin, et chercha.

Au bout de quatre ou cinq secondes, il murmura :

« J’y suis. »

Facilement, il put extraire un papier, un carton plutôt.

Un cri de rage lui échappa.

C’était une carte d’Arsène Lupin, avec ces mots :

« Toutes mes excuses et mes meilleurs sentiments. »

Mauléon s’abandonna à un accès de fou rire qui le pliait en deux, et il bégayait, la voix méchante :

« Dieu, que c’est drôle ! Le vieux truc de notre ami