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pas prévenue. Vous en serez quitte pour un maigre repas.

Ses cheveux noirs, tordus à la hâte, sa bouche rouge, son cou, sa nuque et ses bras à moitié nus qui émergeaient d’un ample peignoir, lui donnaient l’aspect savoureux d’une femme à peine levée, surprise au milieu de sa toilette, la peau fraîche.

En général, elle plaisait aux hommes, bien qu’elle eût peu d’entrain et d’à-propos. Mais il émanait de son être même une séduction dont ils subissaient l’influence. Et ils sentaient aussi qu’elle aimait leur société, leur approche, l’hommage délicat de leur présence auprès d’elle.

Aux amis de Chalmin, vint s’adjoindre une relation d’un agrément plus appréciable pour Lucie.

C’est par les Bouju-Gavart qu’elle connut Mme  Berchon, une jolie blonde, élégante, à qui l’on reprochait l’excentricité de sa toilette. Elles sympathisèrent. On se vit beaucoup. Les deux ménages réveillonnèrent ensemble, au cabaret. Ils louaient des loges en commun et, au retour, soupaient chez l’un ou chez l’autre.

Ces dames en vinrent rapidement aux confidences. Henriette Berchon, d’ailleurs, avait des crises d’expansions telles qu’elle livrait ses secrets en bloc, au moindre encouragement. Lucie, plus renfermée, éprouva néanmoins le besoin