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VII

Le cercle des Nocturnes organisait un bal costumé au Théâtre-Français, à l’occasion du mardi-gras.

Ainsi que l’expliqua Paul Bouju-Gavart à Mme  Chalmin, le siège du cercle était une salle de café, dépendant du théâtre. Les Nocturnes se réunissaient là tous les soirs et invitaient les artistes et les figurants.

Ils avaient comme président le fameux Verdol, le chef reconnu depuis quinze ans par la jeunesse de Rouen, un type de viveur provincial, d’un âge incertain, correct, nerveux, sec, sanglé dans sa redingote.

La gloire des Nocturnes consistait à veiller toute la nuit. Un brouillard de fumée emplissait la pièce. Les soucoupes formaient de hautes piles sur les tables. On échangeait des phrases. Les postures et les bâillements indiquaient un ennui