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VI

L’intimité de Mme  Bouju-Gavart et de Mme  Chalmin s’établit sur des bases solides.

L’esprit de Lucie reçut là une nourriture abondante, son âme une forte éducation.

— Tout est à refaire en toi, ma fille, disait Mme  Bouju-Gavart en son langage un peu emphatique, où se révélait la fréquentation des prêtres, — on t’a enseigné les préjugés, mais non les principes. On a négligé de te donner les idées larges et justes, les préceptes et les exemples, tout ce qui forme enfin les inébranlables fondations où l’on peut bâtir.

Lucie écoutait respectueusement. Les mots chantaient à son oreille. Elle leur accordait assez d’attention pour en comprendre le sens et même les discuter. Mais elle ne tâchait nullement à se les inculquer, encore moins à se conduire d’après les maximes émises. Son appro-