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fatale, pensa à sa mère, à son fils, au courroux de son mari, pensa à des choses auxquelles elle ne pensait jamais et auxquelles elle ne pensa plus le lendemain, qui néanmoins influèrent suffisamment sur elle pour que sa conduite en reçût de profondes modifications.

Elle revisa sa liste de visites. Deux ou trois personnes suspectes furent biffées sans pitié. Elle en inscrivit d’autres qu’elle connaissait à peine, mais dont elle jugeait les bonnes grâces utiles à conquérir.

Sa mise devint aussi l’objet d’un examen sévère. Elle supprima les jupes collantes qui dessinent les hanches, et les jaquettes ajustées qui accusent la poitrine. Elle ne quitta plus la capote fermée. Des brides lui cerclaient le cou. Une voilette noire couvrait le haut de sa figure.

Elle dut vaincre dès le début une froideur générale. Visiblement on la boudait, son manque d’égards ayant indisposé bien des dames. Mais elle désarma les rancunes par son amabilité et son extrême déférence. Elle conservait un maintien rigide, ne s’appuyant jamais sur le dossier de sa chaise ni ne croisant ses jambes. Les mains dans son manchon, un sourire aux lèvres, elle parlait peu et répondait plutôt aux questions. Elle s’exprimait simplement, sans volubilité, riait discrètement sans convulsion intempestive. Elle évitait de contredire, approu-