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« Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas vrai ! s’écria Angelmann, en lui montrant le poing. Ce n’est pas vrai ! tu n’as pas fait ça !

— Ce qui est vrai, dit Lupin, avec sérénité, c’est ton cambriolage. Voilà deux jours que tu le prépares. Tu t’es arrangé avec les directeurs d’un grand cirque ambulant et tu as loué leurs dix-huit camions. Le déménagement a eu lieu la nuit dernière. Depuis quatre heures, mon fric roule vers ton château du Tarn, qui est bâti au-dessus des gorges, sur un roc presque inaccessible. Si mon fric est là-bas, il est fichu pour moi. Je ne le reverrai jamais.

— Des inventions, des blagues, du roman-feuilleton, protesta le banquier.

— La personne qui m’a donné ces renseignements est digne de foi, affirma Lupin d’un ton convaincu.

— Et tu prétends que cette personne c’est Marie-Thérèse, ma femme ? Tu mens ! Pourquoi t’aurait-elle raconté ?… »

Arsène Lupin ne répondit pas. Un petit sourire avantageux et cruel se jouait sur ses lèvres.

Angelmann s’effondra de nouveau.