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« Dis donc, tu deviens tout à fait loufoque ? À moins que tu n’aies quelque nouvelle intuition de femme à me communiquer !… À quatre heures du matin, tu me réveilles ! Tu es dingo, ou bien il y a le feu ! »

Mais il s’interrompit en voyant le visage bouleversé de Victoire.

« Rodolphe n’est pas dans sa chambre, dit-elle pleine d’émoi. Et je crois bien que ce n’est pas la première nuit qu’il s’absente ainsi…

— Il découche ! À onze ans ! Enfin, il faut bien que jeunesse se passe. Tout de même, il commence de bonne heure… Et où crois-tu qu’il aille ? À Paris ? À Londres ? À Rome ?

— Rodolphe adore sa mère. Je suis persuadée qu’il a été la retrouver, ils ont rendez-vous, c’est sûr…

— Mais par où sortirait-il ?

— Par la fenêtre. Elle est ouverte.

— Et les chiens de garde ?

— Ils ont aboyé il y a une heure, sans doute à son départ… et on me dit qu’ils aboient à cinq heures du matin, ce qui indique le moment de son retour, chaque nuit c’est pareil…

— Du roman, ma pauvre Victoire ! N’importe, je me rendrai compte…

— Autre chose, continua la vieille nourrice.