Page:Leblanc - Les Lèvres jointes, paru dans Le Journal et La Lanterne, 1897-1901.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cet inconnu qui palpitait autour d’elle et de sa vie, avide d’insultes, de coups, de blessures, de dangers.

Il fit un geste. Elle trembla de peur. Il balbutia des mots confus, des outrages sans doute, des paroles de rupture et de châtiment. Quelle angoisse exquise !

Mais soudain il s’abattit sur elle en sanglotant, et il se blottissait contre sa poitrine, il se serrait contre ses genoux, et il pleurait, il pleurait désespérément !


Elle n’en revenait pas. C’était donc à cela qu’aboutissaient sa grande colère, son atroce douleur ? C’était cela, le dénouement, une crise de larmes. Alors, il acceptait ?

Oui, il acceptait. Il couvrait de baisers l’étoffe de son corsage. Il l’étreignait de ses doigts crispés comme s’il redoutait qu’elle ne s’échappât, et il bégayait :

— Ne t’en va pas… garde-moi… je ne puis vivre sans toi !…