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Peu à peu son calme revenait. Il repoussa la vitrine, rangea quelques papier, alluma la poire électrique qui dominait son lit, éteignit le lustre qui marquait le milieu du cabinet et pria don Luis et Mazeroux de le laisser.

Don Luis, qui faisait le tour de la pièce et qui examinait les volets de fer des deux fenêtres, nota une porte en face de l’entrée et questionna l’ingénieur…

— Je m’en sers, dit Fauville, pour mes clients habituels… et puis quelquefois aussi je sors par là.

— Elle donne sur le jardin ?

— Oui.

— Elle est bien fermée ?

— Vous pouvez voir… fermée à clef et au verrou de sûreté. Les deux clefs sont à mon trousseau, avec celle du jardin.

Il déposa le trousseau sur la table, ainsi que son portefeuille. Il y plaça également sa montre, après l’avoir remontée.

Il se releva d’un bond, conduisit Perenna jusqu’à une vitrine.

Sans se gêner, don Luis s’empara du trousseau et fit fonctionner la serrure et le verrou. Trois marches le conduisirent au jardin. Il fit le tour de l’étroite plate-bande. À travers le lierre il aperçut et il entendit les deux agents de police qui déambulaient sur le boulevard. Il vérifia la serrure de la grille. Elle était fermée.

— Allons, dit-il en remontant, tout va bien, et vous pouvez être tranquille. À demain.

— À demain, dit l’ingénieur en reconduisant Perenna et Mazeroux.