Page:Leblanc - Les Dents du Tigre, paru dans Le Journal, du 31 août au 30 octobre 1920.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Soit. Mais autre chose. Comment se peut-il que Weber ait trouvé, hier matin, dans la chambre de Mlle Levasseur, cette feuille de papier relative à l’explosion ?

— Et comment se peut-il, ajouta don Luis en riant, que j’y aie trouvé, moi, la liste des cinq dates correspondant à la délivrance des lettres ?

— Donc, fit M. Desmalions, vous êtes de mon avis ? Le rôle de Mlle Levasseur est tout au moins suspect.

— J’estime que tout s’éclaircira, monsieur le préfet, et qu’il vous suffira maintenant d’interroger Mme Fauville et Gaston Sauverand pour que la lumière dissipe ces dernières obscurités, et pour que Mlle Levasseur soit à l’abri de tout soupçon.

— Et puis, insista M. Desmalions, il y a encore un fait qui me semble bizarre. Dans sa confession, Hippolyte Fauville ne parle même pas de l’héritage Mornington. Pourquoi ? L’ignorait-il ? Devons-nous supposer qu’il n’existe aucun rapport entre la série des crimes et cet héritage, et que la coïncidence soit toute fortuite ?

— Là, je suis entièrement de votre avis, monsieur le préfet. Le silence d’Hippolyte Fauville relativement à cet héritage me déconcerte un peu, je l’avoue. Mais, tout de même, je n’y attache qu’une importance relative. L’essentiel, c’est la culpabilité de l’ingénieur Fauville et l’innocence des détenus.

La joie de don Luis était sans mélange et n’admettait pas de restriction. À son point de vue, l’aventure sinistre prenait fin avec la découverte de la confession écrite par l’ingénieur Fauville. Ce qui ne trouvait pas son explication dans ces lignes la trouverait dans les éclaircissements que donneraient Mme Fauville, Florence Levasseur et Gaston Sauverand. Pour lui, cela n’offrait plus d’intérêt.

Saint-Lazare… La vieille prison lamenta-