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— Monsieur le préfet, dit Weber, qui exhiba la dernière feuille, je vous prie d’examiner cet ensemble de lignes tracées au crayon et qui forment un grand carré qui en contient d’autres plus petits et des rectangles de toutes dimensions. Ne dirait-on pas le plan d’une maison ?

— Oui, en effet…

— C’est le plan de l’hôtel où nous sommes, affirma Weber avec une certaine solennité. Voilà la cour d’honneur, les bâtiments du fond, le pavillon des concierges, et, là, le pavillon de Mlle Levasseur. De ce pavillon part, au crayon rouge, une ligne pointillée qui s’en va en zigzags vers les bâtiments du fond. Le début de cette ligne est marqué par une petite croix qui désigne la pièce où nous sommes… ou plus exactement l’alcôve. On a dessiné ici comme l’emplacement d’une cheminée… ou plutôt d’un placard… d’un placard creusé derrière le lit et qui serait dissimulé par les rideaux.

— Mais alors, Weber, murmura M. Desmalions, ce serait le tracé d’un passage conduisant de ce pavillon aux bâtiments du fond ? Tenez, à l’autre bout de la ligne, il y a également une petite croix au crayon rouge.

— Oui, monsieur le préfet, il y a une autre croix. Quel emplacement marque-t-elle ? Nous le déterminerons plus tard d’une façon certaine. Mais dès maintenant, et sur une simple hypothèse, j’ai posté des hommes dans une petite pièce située au second étage, où eut lieu hier le conciliabule suprême de don Luis, de Florence Levasseur et de Gaston Sauverand. Et, dès maintenant, en tout cas, nous connaissons la retraite de don Luis Perenna.

Il y eut un silence, après quoi, le sous-chef reprit d’une voix de plus en plus solennelle :