Page:Leblanc - Les Dents du Tigre, paru dans Le Journal, du 31 août au 30 octobre 1920.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oui, déclara M. Desmalions. Pour se remettre d’une longue influenza qui l’avait tenu au lit tout l’hiver, M. Mornington, sur l’ordre de son docteur, se faisait des piqûres de glycérophosphate de soude. L’une de ces piqûres n’ayant pas été entourée, évidemment, de toutes les précautions nécessaires, la plaie s’envenima avec une rapidité foudroyante. En quelques heures, M. Mornington était emporté.

Le préfet de police se retourna vers le notaire et lui dit :

— Mon résumé est-il conforme à la réalité, maître Lepertuis ?

— Exactement conforme, monsieur le préfet.

M. Desmalions reprit :

— Le lendemain matin, Me Lepertuis se présentait ici, et, pour des raisons que la lecture de ce document vous expliquera, me montrait le testament de Cosmo Mornington que celui-ci avait déposé entre ses mains.

Tandis que le préfet compulsait les papiers, Me Lepertuis ajouta :

— Monsieur le préfet me permettra de spécifier que je n’ai vu mon client, avant d’être appelé à son lit de mort, qu’une seule fois : le jour où il me manda dans la chambre de son hôtel pour me remettre le testament qu’il venait d’écrire. C’était au début de son influenza. Dans notre conversation, il me confia qu’il avait fait, en vue de retrouver la famille de sa mère, quelques recherches qu’il comptait poursuivre sérieusement après sa guérison. Les circonstances l’en empêchèrent.