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victime, je désire examiner l’appartement, et me rendre compte par moi-même de certains détails. Je suis très accoutumé à ces sortes d’enquêtes, et mon intervention lui sera sûrement profitable. »

Gabriel l’examina un moment, réfléchit et prononça :

« En ce cas, je suppose que ma tante consentira… Prenez la peine d’entrer. »

Après avoir ouvert la porte de la salle à manger, il s’effaça, livrant passage à l’inconnu. Celui-ci marcha jusqu’au seuil, mais, à l’instant même où il le franchissait, Gabriel leva le bras et, d’un geste brusque, le frappa d’un coup de poignard au-dessus de l’épaule droite.

Un éclat de rire jaillit dans la salle.

« Touché ! cria Mme Dugrival en s’élançant de son fauteuil. Bravo, Gabriel. Mais dis donc, tu ne l’as pas tué, le bandit ?

— Je ne crois pas, ma tante. La lame est fine, et j’ai retenu mon coup. »

L’homme chancelait, les mains en avant, le visage d’une pâleur mortelle.

« Imbécile ! ricana la veuve. Tu es tombé dans le piège… Pas malheureux ! il y a assez longtemps qu’on t’attendait ici. Allons, mon bonhomme, dégringole. Ça t’embête, hein ? Faut bien cependant. Parfait ! un genou à terre d’abord, devant la patronne et puis l’autre genou… Ce qu’on est bien éduqué !… Patatras ! voilà qu’on s’écroule ! Ah ! Jésus-Dieu, si mon pauvre Dugrival pouvait le voir ainsi ! Et maintenant, Gabriel, à la besogne ! »

Elle gagna sa chambre et ouvrit le battant d’une armoire à glace où des robes étaient pendues. Les ayant écartées, elle poussa un autre