Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

voisine, Mme Dugrival qui perdait tout son sang par une large blessure à la poitrine.

Elle murmura :

« L’argent… on m’a volée… tous les billets… »

Et elle s’évanouit.

Que s’était-il passé ?

Gabriel raconta — et dès qu’elle fut capable de parler, Mme Dugrival compléta le récit de son neveu — qu’il avait été réveillé par l’agression de deux hommes, dont l’un le bâillonnait, tandis que l’autre l’enveloppait de liens. Dans l’obscurité, il n’avait pu voir ces hommes, mais il avait entendu le bruit de la lutte que sa tante soutenait contre eux. Lutte effroyable, déclara Mme Dugrival. Connaissant évidemment les lieux, guidés par on ne sait quelle intuition, les bandits s’étaient dirigés aussitôt vers le petit meuble qui renfermait l’argent, et, malgré la résistance qu’elle avait opposée, malgré ses cris, faisaient main basse sur la liasse de billets. En partant, l’un d’eux, qu’elle mordait au bras, l’avait frappée d’un coup de couteau, puis ils s’étaient enfuis.

— Par où ? lui demanda-t-on.

— Par la porte de ma chambre, et ensuite, je suppose, par celle du vestibule.

— Impossible ! Le concierge les aurait surpris. »

Car tout le mystère résidait en ceci : comment les bandits avaient-ils pénétré dans la maison, et comment avaient-ils pu en sortir ? Aucune issue ne s’offrait à eux. Était-ce un des locataires ? Une enquête minutieuse prouva l’absurdité d’une telle supposition.

Alors ?