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« Parfaitement, Maître Valandier, vous êtes responsable… Vous auriez dû amener le capitaine de gré ou de force. Un farceur, évidemment. »

Il me regarda d’un œil mauvais, et le valet de chambre, de son côté, maugréa des injures à mon adresse.

Mais l’aîné des gamins surgit à la porte en criant :

« Voilà quelqu’un !… Une motocyclette !… »

Le bruit d’un moteur grondait par-delà le mur. Au risque de se rompre les os, un homme à motocyclette dégringolait la ruelle. Brusquement, devant la porte, il bloqua ses freins et sauta de machine.

Sous la couche de poussière qui le recouvrait comme d’une enveloppe, on pouvait voir que ses vêtements gros bleu, que son pantalon au pli bien formé, n’étaient point ceux d’un touriste, pas plus que son chapeau de feutre noir ni que ses bottines vernies.

« Mais ce n’est pas le capitaine Janniot, » clama le notaire qui hésitait à le reconnaître.

— Si, affirma Lupin en nous tendant la main, c’est le capitaine Janniot, seulement j’ai fait couper ma moustache… Maître Valandier, voici le reçu que vous avez signé. »

Il saisit un des gamins par le bras et lui dit :

« Cours à la station de voitures et ramène une automobile jusqu’à la rue Raynouard. Galope, j’ai un rendez-vous urgent à deux heures et quart. »

Il y eut des gestes de protestation. Le capitaine Janniot tira sa montre.

« Eh quoi ! il n’est que deux heures moins douze. J’ai quinze bonnes minutes. Mais pour