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vos bonnes actions ? Toutes ces histoires auxquelles vous avez souvent fait allusion devant moi et que vous appeliez : L’anneau nuptial, La mort qui rôde ! etc. Que de confidences en retard, mon pauvre Lupin !… Allons, un peu de courage… »

C’était l’époque où Lupin, déjà célèbre, n’avait pourtant pas encore livré ses plus formidables batailles ; l’époque qui précède les grandes aventures de l’Aiguille Creuse et de 813. Sans songer à s’approprier le trésor séculaire des rois de France ou à cambrioler l’Europe au nez du kaiser, il se contentait des coups de main plus modestes et de bénéfices plus raisonnables, se dépensant en efforts quotidiens, faisant le mal au jour le jour, et faisant le bien aussi, par nature et par dilettantisme, en Don Quichotte qui s’amuse et qui s’attendrit.

Comme il se taisait, je répétai :

« Lupin, je vous en prie ! »

À ma stupéfaction, il répliqua :

« Prenez un crayon, mon cher, et une feuille de papier. »

J’obéis vivement, tout heureux à l’idée qu’il allait enfin me dicter quelques-unes de ces pages où il sait mettre tant de verve et de fantaisie, et que moi, hélas ! je suis obligé d’abîmer par de lourdes explications et de fastidieux développements.

« Vous y êtes ? dit-il.

— J’y suis.

— Inscrivez : 19 – 21 – 18 – 20 – 15 – 21 – 20

— Comment ?

— Inscrivez, vous dis-je.