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témoins qu’elle appela, la vieille servante fit d’étranges révélations. Elle déclara que, au début de la Révolution, le fermier général avait transporté dans sa maison de Passy des sacs remplis d’or et d’argent, et que ces sacs avaient disparu quelques jours avant l’arrestation. D’après des confidences antérieures de Charles d’Ernemont, qui les tenait de son père, les trésors se trouvaient cachés dans le jardin, entre la rotonde, le cadran solaire et le puits. Comme preuve elle montra trois tableaux, ou plutôt, car ils n’étaient pas encadrés, trois toiles que le fermier général avait peintes durant sa captivité et qu’il avait réussi à lui faire passer avec l’ordre de les remettre à sa femme, à son fils et à sa fille. Tentés par l’appât des richesses, Charles et la vieille bonne avaient gardé le silence. Puis étaient venus les procès, la conquête de la maison, la folie de Charles, les recherches personnelles et inutiles de la servante, et les trésors étaient toujours là.

— Et ils y sont encore, ricana Lupin.

— Et ils y seront toujours, s’écria Me Valandier… à moins… à moins que le citoyen Broquet, qui, sans doute, avait flairé quelque chose, ne les ait dénichés. Hypothèse peu probable, car le citoyen Broquet mourut dans la misère.

— Alors ?

— Alors on chercha. Les enfants de Pauline, la sœur, accoururent de Genève. On découvrit que Charles s’était marié clandestinement et qu’il avait des fils. Tous ces héritiers se mirent à la besogne.

— Mais Charles ?