Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’elle achèterait et qui l’endormiraient presque à son insu.

L’opération fut rapide. De biais, les petites tenailles d’acier repoussèrent la chair, se firent une place, et mordirent la bague. Un effort brutal… la bague se brisa. Il n’y avait plus qu’à écarter les deux extrémités pour la sortir du doigt. C’est ce que fit l’ouvrier.

Le comte s’exclama, triomphant :

« Enfin nous allons savoir… la preuve est là ! Et nous sommes tous témoins… »

Il agrippa l’anneau et regarda l’inscription.

Un cri de stupeur lui échappa. L’anneau portait la date de son mariage avec Yvonne : « Vingt-trois octobre ».


Nous étions assis sur la terrasse de Monte-Carlo. Son histoire terminée, Lupin alluma une cigarette et lança paisiblement des bouffées vers le ciel bleu.

Je lui dis :

« Eh bien ?

— Eh bien, quoi ?

— Comment, quoi ? mais la fin de l’aventure…

— La fin de l’aventure ? Mais il n’y en a pas d’autre.

— Voyons… vous plaisantez…

— Nullement. Celle-là ne vous suffit pas ? La comtesse est sauvée. Le mari, n’ayant pas la moindre preuve contre elle, est contraint par sa mère à renoncer au divorce et à rendre l’enfant. Voilà tout. Depuis il a quitté sa femme, et celle-ci vit heureuse, avec son fils, un garçon de seize ans.