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ces que la pension qui lui est servie par sa mère, la comtesse d’Origny, et les revenus de la grosse fortune que votre fils a héritée de deux de vos oncles. C’est cette fortune que votre mari convoite et qu’il s’approprierait plus facilement si l’enfant lui était confié. Un seul moyen le divorce. Je ne me trompe pas ?

— Non.

— Ce qui l’arrêtait jusqu’ici, c’était votre refus ?

— Oui, et celui de ma belle-mère dont les sentiments religieux s’opposent au divorce. La comtesse d’Origny ne céderait que dans le cas…

— Que dans le cas ?…

— Où l’on pourrait prouver que ma conduite est indigne. »

Velmont haussa les épaules.

« Donc il ne peut rien contre vous ni contre votre fils. Au point de vue légal, comme au point de vue de ses intérêts, il se heurte à un obstacle qui est le plus insurmontable de tous, la vertu d’une honnête femme. Et cependant voilà que, tout d’un coup, il engage la lutte.

— Que voulez-vous dire ?

— Je veux dire que, si un homme comme le comte, après tant d’hésitations et malgré tant d’impossibilités, se risque dans une aventure aussi incertaine, c’est qu’il a, ou qu’il croit avoir entre les mains, des armes.

— Quelles armes ?

— Je l’ignore. Mais elles existent… Sans quoi il n’eût pas commencé par prendre votre fils. »

Yvonne se désespéra.

« C’est horrible… Est-ce que je sais, moi, ce qu’il a pu faire ! ce qu’il a pu inventer !…