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L’ANNEAU NUPTIAL





Yvonne d’Origny embrassa son fils et lui recommanda d’être bien sage.

— Tu sais que ta grand-mère d’Origny n’aime pas beaucoup les enfants. Pour une fois qu’elle te fait venir chez elle, il faut lui montrer que tu es un petit garçon raisonnable.

Et s’adressant à la gouvernante :

« Surtout, fraulein, ramenez-le tout de suite après dîner… Monsieur est encore ici ?

— Oui, Madame, Monsieur le comte est dans son cabinet de travail. »

Aussitôt seule, Yvonne d’Origny marcha vers la fenêtre afin d’apercevoir son fils dès qu’il serait dehors. En effet, au bout d’un instant, il sortit de l’hôtel, leva la tête et lui envoya des baisers comme chaque jour. Puis sa gouvernante lui prit la main d’un geste dont Yvonne remarqua, avec étonnement, la brusquerie inaccoutumée. Elle se pencha davantage et, comme l’enfant gagnait l’angle du boulevard, elle vit soudain un homme qui descendait d’une automobile et qui s’approchait de lui. Cet homme — elle reconnut Bernard, le domestique de confiance de son mari — cet homme saisit l’enfant