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fenêtre, le duc reconnut le landaulet de Paul d’Emboise.

« Allez lui dire que je descends, ordonna-t-il à Hyacinthe, et prévenez Mademoiselle. »

Au bout de quelques minutes, comme Hyacinthe n’était pas de retour, il sortit de sa chambre. Mais, sur le palier, il fut assailli par deux hommes masqués, qui le bâillonnèrent et l’attachèrent avant qu’il eût pu pousser un seul cri. Et l’un de ces hommes lui dit à voix basse :

« Premier avertissement, Monsieur le duc. Si vous persistez à quitter Paris, et à me refuser votre consentement, ce sera plus grave. »

Et le même individu enjoignit à son compagnon :

« Garde-le. Je m’occupe de la demoiselle. »

À ce moment, deux autres complices s’étaient déjà emparés de la femme de chambre, et Angélique, également bâillonnée, évanouie, gisait sur un fauteuil de son boudoir.

Elle se réveilla presque aussitôt sous l’action des sels qu’on lui faisait respirer, et, quand elle ouvrit les yeux, elle vit penché au-dessus d’elle, un homme jeune, en tenue de soirée, la figure souriante et sympathique, qui lui dit :

« Je vous demande pardon, Mademoiselle. Tous ces incidents sont un peu brusques, et cette façon d’agir plutôt anormale. Mais les circonstances nous entraînent souvent à des actes que notre conscience n’approuve pas. Excusez-moi. »

Il lui prit la main très doucement, et passa un large anneau d’or au doigt de la jeune fille, en prononçant :

« Voici. Nous sommes fiancés. N’oubliez jamais celui qui vous offre cet anneau… Il vous