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portions maladives. Bien que la démarche lui coûtât, il se rendit chez le Préfet de police qui lui conseilla de se méfier.

« Nous avons l’habitude du personnage, il emploie contre vous un de ses trucs favoris. Passez-moi l’expression, Monsieur le duc, il vous « cuisine », ne tombez pas dans le piège.

— Quel truc, quel piège ? demanda-t-il anxieusement.

— Il cherche à vous affoler et à vous faire accomplir, par intimidation, tel acte auquel, de sang-froid, vous vous refuseriez.

— Monsieur Arsène Lupin n’espère pourtant pas que je vais lui offrir la main de ma fille !

— Non, mais il espère que vous allez commettre… comment dirai-je ? une gaffe.

— Laquelle ?

— Celle qu’il veut précisément que vous commettiez.

— Alors, votre conclusion, Monsieur le préfet ?

— C’est de rentrer chez vous, Monsieur le duc, ou, si tout ce bruit vous agace, de partir pour la campagne, et d’y rester bien tranquillement, sans vous émouvoir. »

Cette conversation ne fit qu’aviver les craintes du vieux gentilhomme. Lupin lui parut un personnage terrible, usant de procédés diaboliques, et entretenant des complices dans tous les mondes. Il fallait se méfier.

Dès lors la vie ne fut point tolérable.

Il devint de plus en plus hargneux et taciturne, et ferma la porte à tous ses anciens amis, même aux trois prétendants d’Angélique, les cousins Mussy, d’Emboise et Caorches, qui, fâ-