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forts. Et l’idée qu’ils ne reverraient pas leur argent commençait à s’implanter en eux.


Or, un matin, vers dix heures, une automobile, qui traversait la place du village à toute allure, s’arrêta net, par suite d’une panne.

Le mécanicien ayant déclaré, après examen, que la réparation exigerait un bon bout de temps, le propriétaire de l’automobile résolut d’attendre à l’auberge et de déjeuner.

C’était un monsieur encore jeune, à favoris coupés court, au visage sympathique, et qui ne tarda pas à lier conversation avec les gens de l’auberge.

Bien entendu, on lui raconta l’histoire des Goussot. Il ne la connaissait pas, arrivant de voyage, mais il parut s’y intéresser vivement. Il se la fit expliquer en détail, formula des objections, discuta des hypothèses avec plusieurs personnes qui mangeaient à la même table, et finalement s’écria :

« Bah ! cela ne doit pas être si compliqué. J’ai un peu l’habitude de ces sortes d’affaires. Et si j’étais sur place…

— Facile, dit l’aubergiste. Je connais maître Goussot… Il ne refusera pas… »

Les négociations furent brèves, maître Goussot se trouvait dans un de ces états d’esprit où l’on proteste moins brutalement contre l’intervention des autres. En tout cas sa femme n’hésita pas.

« Qu’il vienne donc, ce monsieur. »

Le monsieur régla son repas et donna l’ordre à son mécanicien d’essayer la voiture sur la