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pressé de questions, l’inspecteur principal murmura :

— Je ne sais rien, chef, absolument rien, mais il y a une diable d’idée qui me tracasse… Seulement, c’est tellement fou !… Et puis ça n’explique pas… Au contraire, ça embrouille les choses plutôt…

— Alors ?

— Alors, chef, je vous supplie d’avoir un peu de patience… de me laisser faire. Mais si, tout à coup, un jour ou l’autre, je vous téléphonais, il faudrait sauter dans une auto et ne pas perdre une minute… C’est que le pot aux roses serait découvert.

Il se passa encore quarante-huit heures. Un matin, M. Dudouis reçut un petit bleu :

« Je vais à Lille ». Signé : Ganimard.

— Que diable, se dit le chef de la Sûreté, peut-il aller faire là-bas ? »

La journée s’écoula sans nouvelles, et puis une autre encore.

Mais M. Dudouis avait confiance. Il connaissait son Ganimard, et n’ignorait pas que le vieux policier n’était point de ces gens qui s’emballent sans raison. Si Ganimard « marchait », c’est qu’il avait des motifs sérieux pour marcher.

De fait, le soir de cette seconde journée, M. Dudouis fut appelé au téléphone.

« C’est vous, chef ?

— Est-ce vous, Ganimard ? »

Hommes de précaution tous deux, ils s’assurèrent qu’ils ne se trompaient pas l’un et l’autre sur leur identité. Et, tranquillisé, Ganimard reprit hâtivement :