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épouvanté… Mais alors, pourquoi sommes-nous partis ?…

— Précisément pour que le criminel, qui suit tous nos gestes dans l’ombre, ne diffère pas son forfait, et qu’il l’accomplisse, non pas à l’heure choisie par lui, mais à l’heure que j’ai fixée.

— Nous retournons donc au château ?

— Certes, mais chacun de notre côté.

— Tout de suite, en ce cas.

— Écoutez-moi bien, docteur, dit Lupin d’une voix posée, et ne perdons pas notre temps en paroles inutiles. Avant tout, il faut déjouer toute surveillance. Pour cela, rentrez directement chez vous, et n’en repartez que quelques minutes après, lorsque vous aurez la certitude de n’avoir pas été suivi. Vous gagnerez alors les murs du château vers la gauche, jusqu’à la petite porte du potager. En voici la clef. Quand l’horloge de l’église sonnera onze coups, vous ouvrirez doucement, et vous marcherez droit vers la terrasse, derrière le château. La cinquième fenêtre ferme mal. Vous n’aurez qu’à enjamber le balcon. Une fois dans la chambre de Mlle Darcieux, poussez le verrou et ne bougez plus. Vous entendez, ne bougez plus, ni l’un ni l’autre, quoi qu’il arrive. J’ai remarqué que Mlle Darcieux laisse entr’ouverte la fenêtre de son cabinet de toilette, n’est-ce pas ?

— Oui, une habitude que je lui ai donnée.

— C’est par là que l’on viendra.

— Mais vous ?

— C’est aussi par là que je viendrai.

— Et vous savez qui est ce misérable ? »

Lupin hésita, puis répondit :

« Non… Je ne sais pas… Et justement,