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Dans le couloir, Lupin arrêta le docteur.

« Voyons, docteur, votre opinion exacte… Pensez-vous que la maladie de M. Darcieux puisse être attribuée à une cause étrangère ?

— Comment cela ?

— Oui, supposons qu’un même ennemi ait intérêt à faire disparaître le père et la fille… »

Le docteur Guéroult sembla frappé de l’hypothèse.

« En effet… en effet… cette maladie affecte parfois un caractère si anormal !… Ainsi, la paralysie des jambes, qui est presque complète, devrait avoir pour corollaire… »

Le docteur réfléchit un instant, puis il prononça, à voix basse :

« Le poison, alors… mais quel poison ?… Et d’ailleurs, je ne vois aucun symptôme d’intoxication… il faudrait supposer… Mais que faites-vous ? Qu’y a-t-il ? »

Les deux hommes causaient alors devant une petite salle du premier étage, où Jeanne, profitant de la présence du docteur chez son père, avait commencé son repas du soir. Lupin, qui la regardait par la porte ouverte, la vit porter à ses lèvres une tasse dont elle but quelques gorgées.

Soudain il se précipita sur elle et lui saisit le bras.

« Qu’est-ce que vous buvez là ?

— Mais, dit-elle, interloquée… une infusion… du thé.

— Vous avez fait une grimace de dégoût… pourquoi ?

— Je ne sais pas… il m’a semblé…

— Il vous a semblé ?…