— Permettez-moi d’être bref. Voici. Il y a quatre jours, Mlle Jeanne Darcieux…
— C’est moi, dit-elle en souriant.
— Mlle Jeanne Darcieux, continua Lupin, écrivait une lettre à l’une de ses amies du nom de Marceline, laquelle habite Versailles…
— Comment savez-vous tout cela ? dit la jeune fille stupéfaite, j’ai déchiré la lettre avant de l’achever.
— Et vous avez jeté les morceaux sur le bord de la route qui va du château à Vendôme.
— En effet… je me promenais…
— Ces morceaux furent recueillis, et j’en eus communication le lendemain même.
— Alors… vous avez lu… fit Jeanne Darcieux avec une certaine irritation.
— Oui, j’ai commis cette indiscrétion, et je ne le regrette pas, puisque je puis vous sauver.
— Me sauver… de quoi ?
— De la mort. »
Lupin prononça cette petite phrase d’une voix très nette. La jeune fille eut un frisson.
« Je ne suis pas menacée de mort.
— Si, mademoiselle. Vers la fin d’octobre, comme vous lisiez sur un banc de la terrasse où vous aviez coutume de vous asseoir chaque jour, à la même heure, un moellon de la corniche s’est détaché, et il s’en est fallu de quelques centimètres que vous ne fussiez écrasée.
— Un hasard…
— Par une belle soirée de novembre, vous traversiez le potager, au clair de la lune. Un coup de feu fut tiré, la balle siffla à vos oreilles.
— Du moins… je l’ai cru…
— Enfin, la semaine dernière, le petit pont de