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l’agaçait. Pourquoi Lupin le voulait-il, ce rendez-vous ? Quel but poursuivait-il en l’occurrence ?

Inquiet, la rage au cœur, plein de haine, il résolut de prendre toutes les précautions nécessaires, non seulement pour ne pas tomber dans un guet-apens, mais même pour ne pas manquer, puisque l’occasion s’en présentait, de prendre son ennemi au piège. Et le lendemain, qui était le 28 décembre, jour fixé par Lupin, après avoir étudié, toute la nuit, le vieil hôtel de la rue de Surène, et s’être convaincu qu’il n’y avait d’autre issue que la grande porte, après avoir prévenu ses hommes qu’il allait accomplir une expédition dangereuse, c’est avec eux qu’il arriva sur le champ de bataille.

Il les posta dans un café. La consigne était formelle : s’il apparaissait à l’une des fenêtres du troisième étage, ou s’il ne revenait pas au bout d’une heure, les agents devaient envahir la maison et arrêter quiconque essaierait d’en sortir.

L’inspecteur principal s’assura que son revolver fonctionnait bien, et qu’il pourrait le tirer facilement de sa poche, et il monta.

Il fut assez surpris de revoir les choses comme il les avait laissées, c’est-à-dire les portes ouvertes et les serrures fracturées. Ayant constaté que les fenêtres de la chambre principale donnaient bien sur la rue, il visita les trois autres pièces qui constituaient l’appartement. Il n’y avait personne.

« M. Lupin a eu peur, murmura-t-il, non sans une certaine satisfaction. 

— T’es bête, » dit une voix derrière lui.