Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

marqua la pierre de deux petites croix et de deux cercles.

À hauteur de l’Élysée, même cérémonie. Seulement, sur le trottoir où cheminait le factionnaire de la Présidence, il y eut trois signes au lieu de deux.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? » murmura Ganimard, pâle d’émotion, et qui, malgré lui, pensait à son éternel ennemi Lupin, comme il y pensait chaque fois que s’offrait une circonstance mystérieuse… qu’est-ce que ça veut dire ? »

Pour un peu, il eût empoigné et interrogé les deux « clients ». Mais il était trop habile pour commettre une pareille bêtise. D’ailleurs, l’homme aux peaux d’orange avait allumé une cigarette, et le gamin, muni également d’un bout de cigarette, s’était approché de lui dans le but apparent de lui demander du feu.

Ils échangèrent quelques paroles. Rapidement, le gamin tendit à son compagnon un objet qui avait, du moins l’inspecteur le crut, la forme d’un revolver dans sa gaine. Ils se penchèrent ensemble sur cet objet, et six fois, l’homme tourné vers le mur porta la main à sa poche et fit un geste comme s’il eût chargé une arme.

Sitôt ce travail achevé, ils revinrent sur leurs pas, gagnèrent la rue de Surène, et l’inspecteur, qui les suivait d’aussi près que possible, au risque d’éveiller leur attention, les vit pénétrer sous le porche d’une vieille maison dont tous les volets étaient clos, sauf ceux du troisième et dernier étage.

Il s’élança derrière eux. À l’extrémité de la porte cochère, il avisa, au fond d’une grande