Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ressemblance. À n’en pas douter, c’était le même être. Et, sans croire un instant que Gabriel se cachât sous des vêtements de femme, Lupin au contraire eut l’impression profonde qu’une femme était auprès de lui, et que l’adolescent qui l’avait poursuivi de sa haine et qui l’avait frappé d’un coup de poignard était bien vraiment une femme. Pour l’exercice plus commode de leur métier, les époux Dugrival l’avaient accoutumée à ce déguisement de garçon.

« Vous… vous… répétait-il. Qui se serait douté ?… »

Elle vida dans la tasse le contenu d’une petite fiole.

« Buvez ce cordial, » dit-elle.

Il hésita, pensant à du poison.

Elle reprit :

« C’est moi qui vous ai sauvé.

— En effet, en effet, dit-il… C’est vous qui avez désarmé le revolver ?

— Oui.

— Et c’est vous qui avez dissimulé le couteau ?

— Le voici, dans ma poche.

— Et c’est vous qui avez brisé la vitre au moment où votre tante m’étranglait ?

— C’est moi, avec le presse-papier qui était sur cette table et que j’ai jeté dans la rue.

— Mais pourquoi ? pourquoi ? demanda-t-il, absolument interdit.

— Buvez. »

— Mais vous ne vouliez donc pas que je meure ? Mais alors pourquoi m’avez-vous frappé, au début ?

— Buvez.