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« Quoi ? qu’y a-t-il ? » bégaya la veuve en se relevant, bouleversée.

Gabriel, plus pâle encore qu’à l’ordinaire, murmura :

« Je ne sais pas… je ne sais pas !

— Comment a-t-on pu ? » répéta la veuve.

Elle n’osait bouger, dans l’attente de ce qui allait se produire. Et quelque chose surtout l’épouvantait, c’est que par terre, autour d’eux, il n’y avait aucun projectile, et que la vitre pourtant, cela était visible, avait cédé au choc d’un objet lourd et assez gros, d’une pierre, sans doute.

Après un instant, elle chercha sous le lit, sous la commode.

« Rien, dit-elle.

— Non, » fit son neveu qui cherchait également.

Et elle reprit en s’asseyant à son tour :

« J’ai peur… les bras me manquent… achève-le…

— J’ai peur moi aussi.

— Pourtant… pourtant… bredouilla-t-elle, il faut bien… j’ai juré… »

Dans un effort suprême, elle retourna près de Lupin et lui entoura le cou de ses doigts raidis. Mais Lupin, qui scrutait son visage blême, avait la sensation très nette qu’elle n’aurait pas la force de le tuer. Pour elle, il devenait sacré, intangible. Une puissance mystérieuse le protégeait contre toutes les attaques, une puissance qui l’avait déjà sauvé trois fois par des moyens inexplicables, et qui trouverait d’autres moyens pour écarter de lui les embûches de la mort.

Elle lui dit à voix basse :

« Ce que tu dois te ficher de moi !