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de lui qui était pendu à gauche de la cheminée, entre la seconde et la première fenêtre, et qui représentait une face énergique, puissante, et pour ainsi dire violente d’expression.

« Une face d’Oriental, se dit Patrice ; j’ai vu, en Égypte et en Turquie, des têtes pareilles à celle-là. »

Les noms de tous ces individus, d’ailleurs, le colonel Fakhi, Mustapha, Bournef, Essarès, leur accent, leur manière d’être, leur aspect, leur silhouette, tout lui rappelait des impressions ressenties là-bas, dans les hôtels d’Alexandrie ou sur les rives du Bosphore, dans les bazars d’Andrinople ou sur les bateaux grecs qui sillonnent la mer Égée. Types de Levantins, mais de Levantins enracinés à Paris. Essarès Bey, c’était un nom de financier que Patrice connaissait, de même que celui de ce colonel Fakhi, que ses intonations et son langage dénotaient comme un Parisien averti.

Mais un bruit de voix s’éleva de nouveau du côté de la porte. Brutalement celle-ci fut ouverte, et les quatre individus survinrent en traînant un homme attaché, qu’ils laissèrent tomber à l’entrée de la salle.

— Voilà le vieux Siméon, s’écria celui qu’on appelait Bournef.

— Et la femme ? demanda vivement le chef. J’espère bien que vous l’avez !

— Ma foi, non.

— Hein ? Comment ! Elle s’est échappée ?

— Par sa fenêtre.

— Mais il faut courir après elle ! Elle ne