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Quelque chose qui brillait comme la vitre d’une fenêtre dirigea ses pas et le conduisit, par une série d’escaliers taillés dans le roc et de plates-formes superposées, à la terrasse sur laquelle était construite la maison. De ce côté également, toutes les fenêtres, rondes et hautes comme celles de la rue, se barricadaient de volets. Mais l’un d’eux laissait filtrer cette lumière qu’il avait aperçue d’en bas.

Ayant ordonné à Ya-Bon de se coucher dans les massifs, il s’approcha de la façade, écouta, perçut le bruit confus de paroles, constata que la solide fermeture des volets ne lui permettait ni de voir ni d’entendre, et parvint ainsi, après la quatrième fenêtre, jusqu’aux degrés d’un perron.

Au bout de ce perron, une porte…

— Puisque, se dit-il, on m’a envoyé la clef du jardin, il n’y a aucune raison pour que la porte qui donne de la maison dans le jardin ne soit pas ouverte.

Elle était ouverte.

À l’intérieur, le bruit des voix fut plus net, et le capitaine se rendit compte que ce bruit lui arrivait par la cage de l’escalier, et que cet escalier, qui semblait desservir une partie inhabitée de la maison, était vaguement éclairé au-dessus de lui.

Il monta.

De fait, au premier étage, une porte était entrebâillée. Il glissa la tête par l’ouverture, puis, se courbant, passa.

Alors il se trouva sur un balcon étroit qui courait à mi-hauteur d’une vaste salle. Cette galerie longeait des rayons de livres qui atteignaient le plafond, et elle tournait sur trois côtés de la pièce. Deux escaliers de fer, en forme de vis, descendaient contre le mur, à chaque extrémité.